Nous faisons des aller-retours scabreux de jerricans de gasoil... Ce serait simple et beaucoup moins polluant de faire venir un tank au quai... mais non!
Nous laissons Margot prendre son avion et partons à la recherche de la batterie cramée. Mais c'est peine perdue dans ce village du bout du monde. Peut-être à l'aéroport?
Samedi : départ vers Nerlerit inaat, l'aéroport à 40km d'Itto pour essayer de
trouver une batterie 12v. La glace s'est bien éparpillée. Tout va bien.
Mais tout à coup, par 15m de fond, presque devant le hameau de kap Hope,
le moteur s'arrête. Tentative de redémarrer mais rien. Évidemment,
c'est le moment que choisit le vent pour souffler et très vite, nous
nous éloignons. Il me faut tracter pendant 1h30 ce vieux Damien de 20t
avec l'annexe dans un joli clapot. L'annexe se transforme en mini
piscine. Je suis trempée jusqu'aux os et claque des dents. Nous arrivons
à mouiller par 8m de fond. Et stand-by : réparation de chauffage puis
comprendre ce que le moteur veut nous dire... L'affaire va prendre deux
jours et demi, juste parce que Eric a vidé le réservoir bâbord. Eric a
mal calculé les milles faits au moteur et a entièrement vidé le
réservoir bâbord. De l'eau et des cochonneries se sont infiltrés partout
(filtres, injecteurs...)
Heureusement il fait beau et le paysage est grandiose.










En attendant, faut patienter! Avec mon copain le jeune guillemot à miroir, et les sternes arctiques qui colonisent le gros glaçon qui s'est installé à côté de nous. Il fait beau, le paysage est grandiose...
Je ne fais plus du tout confiance ni à Eric, ni à l'état de son bateau et souhaite rentrer à Ittoqqortoormiit pour débarquer, ce que nous faisons lundi après midi sous un beau soleil.
Je souhaite débarquer rapidement, pose mon sac à la maison commune et
grimpe rapidement à la guesthouse. Heureusement, Mitti, la responsable
est là (ce qui est rare) et me propose une chambre. Ouf... Maintenant,
il faut trouver très rapidement un vol d'avion Nerlerit inaat - Islande
et un vol en hélicoptère Itto - Nerlerit inaat car l'auberge n'est pas
donnée. Tout va se dénouer le mardi matin.

Ouf, je peux enfin
dé-stresser et les personnes qui logent à l'auberge m'y aident bien. Ils
m'invitent à manger avec eux et on rigole bien.
Il y a Benoît,
l'ingénieur scientifique canadien qui habite au fin fond du bout du
Nunavut (Pond Inlet) qui est venu enregistrer les narvals mais son
matériel a été envoyé par erreur à Tassiilaq. Donc il est venu pour rien
et il doit prendre 6 avions donc tout est annulé. Il reste philosophe
et met l'ambiance.
Il y a Karen, qui est venue de Nuuk pour
travailler avec Benoît et mettre en place le projet Narval de son
organisation Ocean North. Elle doit rentrer à Nuuk via Reykjavik (pas
d'autres solutions). Magda qui est aussi venue de Nuuk pour travailler
avec des habitants car elle est assistante sociale...
Il y a Lili,
qui est née ici et qui a été enlevée bébé pour une adoption au Danemark.
Elle revient pour la première fois dans son village natal voir sa tante
et sa famille (ses parents sont décédés de tristesse suite à son
enlèvement). Elle essaye de comprendre la vie qu'elle aurait dû avoir et
est très émue. Alors, elle vient souvent à l'auberge se réconforter.
Tout ce petit monde cohabite et se soutient...
Nous mangeons le soir ensemble : Narval, Boeuf musqué, agneau groenlandais...


Un soir, on frappe à la porte. Les chasseurs ont ramené un morse de Walrus bay
Cette petite semaine sera riche en rencontre et balade dans le village.
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| départ au camp de chasse |
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| C'est la rentrée |
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| dispensaire |
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| peaux de Boeufs musqués |
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| peau d'ours polaire |
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| Vertèbres de baleine |
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Bois de rennes (probablement très vieux)
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Equipements sportifs
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| tentative de piscine... avortée! |
Au gré des balades