mardi 24 juillet 2018

cote sud-ouest du Groenland

Mardi 10 juillet : Bancs de brume annonçant la côte. Il faut tirer des bords pour rejoindre l’entrée du Prins Christiansund. C'est un passage dans les terres, entre des montagnes, qui permet d'éviter de contourner toute la pointe sud du Groenland, réputée mal pavée avec des vents violents et des courants bizarres. Ce passage est assez souvent bloqué par la glace mais là, c'est tout bon, alors nous allons en profiter!
Arrivée dans l’entrée du passage dans le brouillard total. C'est assez flippant car nous ne savons pas du tout si le GPS nous positionne bien sur la carte.



Nous vérifions notre position grâce aux alignements du mouillage de la station météo.






Puis cheminement dans le Sund : glaciers et paysages rappelant ceux du canal de Beagle en Patagonie (mais aucun arbre!)







Entrée dans la passe de Aapitaloq, petit port de pêche de 100 habitants. Timo (responsable du Pilarsuisoq (supermarché d'état) nous accueille avec un grand sourire et nous confirme que nous pouvons rester au ponton de déchargement. Balade dans le village et découverte de la maison commune avec une bonne douche chaude.

Passe pour entrer dans le petit port de AApitaloq
 



Sur le mur de l'école





Les enfants (qui sont en temps normal 6 dans l’école, mais là, accueillent leurs cousins en vacances), sont attirés par le voilier et veulent le visiter. Ils s’amusent à pêcher une sorte de rascasse qu’ils rejettent aussitôt à l’eau.







Petit apéro de bienvenue au Groenland

On trinque à cette belle traversée... !!!
Mercredi 11 juillet : beau temps à Aapitaloq. Balade dans le village situé sous une magnifique falaise et dans un courant d’air impressionnant. L’hiver doit être rude. Sur le chemin, un vieil inuit nous demande d'où nous venons. "France". "Whaou, congratulation". Euh...mais pourquoi?






Des familles en vacances repartent avec le targa de la compagnie Disco line.






Nous faisons le plein de gasoil et débitons des palettes pour avoir du bois de chauffage pour le petit poêle de Knut.


il faut hisser le pavillon groenlandais, quand même!

plein de gasoil



Départ vers 16h30 pour continuer dans le passage. Magnifiques parois.






Et, à la sortie, passage entre de beaux icebergs. Sous génois, Knut se fait un peu chahuter et roule beaucoup mais Hubert nous cuisine un magnifique poulet coco bienvenu. Ulysse bouquine. Ludmilla, quant à elle, lutte contre le mal de mer qui reprend : dans une bien drôle de position, elle chante tout ce qui lui passe par la tête : la valse à 1000 temps, la valse d'Oliver, Bobby Lapointe... bref des airs que tout l'équipage se prend à siffloter pendant des jours et des nuits... Et elle en a du répertoire Ludmilla !


Nous prenons tous les alignements indiqués pour rejoindre le port de Nanortalik. A 1h du matin, il fait maintenant presque nuit et nous peinons à trouver où nous amarrer. Finalement, au bout de 45’ à tourner dans la baie, ce sera à couple du caboteur de la Royal Arctic line.

Jeudi 12 juillet : Au réveil, le temps est vraiment pas engageant...
Le caboteur décharge sa marchandise, tandis qu'un navire-usine de pêche nous surplombe





Nous déplaçons Knut sur le quai au pied de la ville (manœuvre délicate car nous nous trouvons aspiré par les remous du moteur du caboteur).
Balade sous la pluie dans une ville un peu fantôme (on entend juste par endroit les enfants jouer dans les maisons). Visite de l’écomusée et courses (achat de mon Tupilak à l’office de tourisme) Ca y est nous avons compris pourquoi on nous félicite à tout bout de champ : La France est en finale de la coupe du monde de foot !!!








maison d'hiver inuit
intérieur de la maison


Vendredi 13 juillet : grand beau temps à Nanortalik. La ville reprend vie. Je passe au marché (petite poissonnerie) regarder ce qu'ils vendent : du cabillaud, du phoque et un grand "légume" que tous les inuits achètent : kuannek, me dit le vendeur. Je passe à l'office du tourisme où le grand danois me confirme que on peut le manger cru ou cuit, salé ou sucré... Mais qu'est-ce donc? Quelques jours plus tard, après l'avoir cuisiné salé puis sucré et avoir décrété que ça ressemble à de l'angélique, il s'avèrera que ça en est!!! Elle pousse partout ici.







phoque

Kouanek - Angélique





Départ vers le mouillage de Unartoq où nous arrivons dans la nuit. Le mouillage tout paisible mais à à 1h du matin « Aassiat radio" nous appelle pour avoir notre position exacte !!! Une baleine de Minke tourne autour du bateau une partie de la soirée alors que nous sommes en train de disputer une partie de 10000 acharnée ! (jeu de dés appris à la station LPO de l'Ile grande et qui fonctionne toujours aussi bien)








Samedi 14 juillet : Grand beau temps. Unartoq, mouillage célèbre pour ses piscines naturelles avec une eau à 38°. Nous partons à leur recherche.  Whaou… c’est royal ! Des familles de groenlandais viennent passer la journée ici avec leur pique nique. Deux jeunes inuits commencent même à s'amuser à faire des chants de gorge.





Au retour, alors que Ludmilla et Ulysse partent pêcher avec l'annexe, notre voisin le grand iceberg commence à se briser, il est déséquilibré et se retourne. Impressionnant autant par le bruit que par l'image...



Départ dans l’après-midi  vers le mouillage de Zacharias Haven juste au nord du village de Alluitsuplaa. Mouillage très calme avec des moutons.
Et même un feu d’artifice qui éclate au village d’à côté (merci, c’est trop d’honneur ! En réalité, c’est une coutume locale de faire péter quelques fusées pour fêter un anniversaire, un mariage ou autre événement)

village abandonné

Dimanche 15 juillet : grand beau temps, départ vers Qaqortoq
Troupeau  de Phoques…



vue du bateau
Arrivée à Qaqortok dans l’après midi, au quai – petit repérage en ville.




Lundi 16 juillet – Qaqortok
Douche à l’auberge Heidi en haut de la ville. Visite de la boutique de la tannerie de peaux de phoque où sont cousus de beaux manteaux. Visite de l'atelier d'artisanat : fabrication de Tupilak, bijoux et petites sculptures. Chaque ville ou village essaye aussi de maintenir la tradition de la pratique du kayak (écrit qajaq en groenlandais).

peaux de phoques teintées

A 16h, concert improvisé flûte et orgue dans l’église car Ludmilla a rencontré la veille, au bar, l’organiste et sa femme et ils se sont donné rendez vous : choral, et Stille nacht en inuit dans une église moderne !!! L’orgue est un très beau petit positif, très juste.










Anniversaire de Ludmilla qui fête ses 21 ans : gâteau, petits cadeaux et petite bière au bar...


Mardi 17 juillet : départ de Qaqortok après avoir :
    - tenté de prendre un fichier météo indispensable pour mettre au point une stratégie pour remonter vers Nuuk. Finalement, le wifi étant tellement capricieux, il est préférable de regarder le ciel et demander les fichiers en Suisse !!!
-   fait le plein de gasoil avec les bidons transportés dans l'annexe
-   fait le plein d’eau à la lance à incendie



Entrée dans un dédale d’îlots sous un crachin pire que breton. Nous y croisons l’express côtier qui va à Qaqortok. Mouillage au sud est de l’île Kingat.








Mercredi 18 juillet : toujours dans la brume et le crachin.
Passage entre les îlots où je réussis à photographier un pygargue en vol ...




Puis sortie vers la pleine mer. Le vent du sud nous pousse, ce qui permet de mettre les voiles en ciseau : ce que Gaël  appelle en papillon (c’est plus poétique...)

Vers minuit, le vent monte : affalage de la grand voile, et la suite sera sous trinquette seule… Car le vent forcit jusqu’à 49 nœuds. Hubert fera même un surf à 18 nœuds pendant son quart.
 
Jeudi 19 juillet : le vent est encore bien présent, le bateau fait quelques embardées et se couche même une fois. Tout valdingue, y compris l'ipad qui est rattrapé au vol. La mer est vraiment grosse, et bing, le pilote décroche. Pas le choix, il faut barrer de toute urgence ! 
 
encore avec Pilote



Le séchage des vêtements des barreurs!

Nous décidons d’aller au village de Qeqertarsuatsiak  (Fiskenaesset). L’amarrage au quai est délicat sous cette pluie et ce vent.

Vendredi 20 juillet : 1er départ mais le pilote ne veut rien savoir alors nous revenons pour essayer de le re-paramétrer. Mais rien à faire, il faut barrer (sans moi, car mon épaule est complètement en vrac !)





Passage entre tous les îlots qui permettent de rejoindre Nuuk et arrivée à 4h du matin. Il faut se mettre à couple d’un voilier allemand.








Samedi 21 juillet : toujours aussi gris… Gros dodo. puis chacun trouve une occupation pour le bateau : nettoyage des coffres et inventaire de l'avitaillement, nettoyage des fonds du bateau, couture de la trinquette qui s'est déchirée dans le dernier coup de vent, révision des réas en tête de mât, lessive...




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