vendredi 3 août 2018

Ilulissat

Ilulissat est une ville de 4500 habitants et 3500 chiens ! En effet, en hiver, le traineau tracté par des chiens reste un moyen de transport privilégié. C’est aussi devenu une attraction touristique l’hiver car Ilulissat, destination phare du Groenland, est en pleine expansion touristique..
Certes l’activité portuaire est encore très présente avec notamment une usine de conditionnement de crevettes et une conserverie de poisson. Il faut dire que depuis la préhistoire, le lieu est habité car, situé à la sortie d’un fjord charriant de nombreux limons et nutriments, l’endroit est très riche en crevettes, poissons, baleines et phoques. Par ailleurs, le port est niché dans une sorte de calanque qui protège vraiment les bateaux aussi bien des vents que de la glace.



Quelques voiliers dont la Louise de Thierry Dubois
les anciens attendent le retour des petits bateaux
 de retour de la chasse au phoque



baleinier
baleinier

à la poissonnerie, du flétan, du phoque et de la baleine (rorqual commun)
Le tourisme est en train de s'organiser plein pot et la ville est un vaste chantier avec des grues partout et des rues défoncées par les travaux pour rendre la ville plus « moderne » : amener l’eau aux maisons et hôtels, installer des fosses septiques et le tout à l’égout. La ville se développe avec une certaine anarchie, au gré des mouvements de terrain. Entre les quartiers, de grandes zones marécageuses où sont attachés les chiens. Il en résulte une drôle d’ambiance toute en contrastes et paradoxes :
    - des habitants qui continuent à vivre leur vie au côté de touristes parcourant la ville d’agence en agence.
   - des magnifiques sentiers qui débutent tous par des zones de casse ou cheni (comme disait nos amis suisses sur le Knut)

Petite balade dans Ilulissat :

vue de la baie de la graisse

Eglise de Sion








groupe scolaire ultra-moderne
le 2ème grand supermarché construit juste en face du 1er!

Pour s’échapper, trois sentiers de randonnée sont balisés le long du fjord :
   - le sentier jaune est très court (2,5 km). Il part de l’incinérateur (sic ! mais ils ont quand même eu le bon gout de peindre la cheminée). Il chemine vers le fjord et surplombe le « coin des baleines » et la baie de Sermermiut pour arriver à un petit cimetière.










vue sur Sermermiut, la baie des baleines et l'embouchure de l'Isfjord





   - le sentier rouge rejoint juste le sentier bleu.
   - le sentier bleu long de 8 km part d'une casse (sic) et monte par une faille jusqu’à un col qui surplombe un lac.





Qui dit beau temps, au Groenland, dit moustiques. Deux techniques pour tenter d'y échapper : se couvrir de pied en cap quitte à avoir chaud (mais les sournois arrivent à passer au travers des vêtements) ou se couvrir de DDT (mais gare aux endroits non badigeonnés !). Cela n’empêche cependant pas les plus grosses bestioles d'attaquer à travers le pantalon !!!
















Puis c’est l’arrivée sur les bords du fjord et ce jour-là, c’est particulièrement bien compact : pas un espace d’eau entre les glaçons.






Au loin, des souffles parfois rauques se font entendre. Ce sont les baleines à bosse « mégaptères » mais pour mieux en profiter, je vous donne rendez vous dans l’article suivant, car nous ne nous sommes pas contentés de venir leur rendre visite une seule fois!!!



Ce sentier se termine par une grande baie avec une plage et une grande zone plus où moins marécageuse, équipée d’un sentier avec une immense passerelle en bois car c’est le site archéologique de Sermermiut : sur le terrain, difficile de le comprendre sans quelques explications.



Sermermiut a été habité par trois cultures au cours des derniers 4000 ans avec deux périodes d’interruption.
   - la culture Saqqaq (de 2500 à 1000  avant JC)
   - la culture Dorset ( de 500 avant JC à l’an 200 de notre ère)
   - la culture Thulé (de 1000 à 1850)
L’immigration au Groenland provient des actuels Alaska et Canada par le nord du Groenland.
Ces trois cultures étaient composées de chasseurs nomades. Durant l’hiver, les populations se fixaient tandis qu’en périodes estivales, elles quittaient leur campement pour vivre dans des tentes. Ce n’est seulement qu’à la fin de la dernière période (au XIXème siècle) que la population se fixa pour l’année entière à Sermermiut. C’est ici que l’on a pu reconstituer pour la première fois, la chronologie historique et culturelle. Les fouilles montrent nettement les périodes distinctes, les traces de chacune d’entre-elles étant séparées des autres par deux couches de tourbe vierge. Actuellement, la présence des ruines est signalée uniquement grâce à des petits piquets.
Les danois au XVIIIème siècle installèrent une colonie basée sur le commerce mais aussi pour établir une mission religieuse. Mais l’installation de la ville s’est faite plus au nord, l’actuelle Ilulissat, car les glaces avaient tellement avancé que la pêche était devenue impossible à partir de Sermermiut.

le week end, les habitants viennent s'y promener

De l’autre côté de la ville, un sentier orange rejoint l’aéroport et mène au village de Oqaatsut (Rodebay) que l’on aperçoit au loin.




Autour de la ville, chaque zone un peu marécageuse accueille les chiens. Les mères et les chiots sont libres, les mâles sont attachés. Très endormis le matin, ils peuvent devenir tout fous l’après-midi. On entend alors à travers toute la ville un hurlement général ! Les consignes sont strictes : ne surtout pas les approcher sans la présence de leur maitre.








En ville, on peut visiter deux musées :
   - un musée d’art consacré essentiellement au peintre Emmanuel A Petersen, peintre danois du début du XXème siècle, qui a fait plusieurs séjours au Groenland. Ce sont soit des aquarelles, soit des huiles représentant la vie au Groenland, entre vie traditionnelle et culture danoise. (Nous en avions aussi vu au Musée d’art de Nuuk).





A l’étage, une exposition sur le village canadien de Cape Dorset au Nunavut. Ce village vit essentiellement de l’art et artisanat traditionnels inuits.




   - la maison natale de Knut Rasmussen dont le papa était pasteur à Ilulissat. Rasmussen s’est très vite passionné pour la culture inuit et avait un grand respect pour leur façon de vivre. Très jeune, il appris beaucoup d’eux, ce qui lui permis de pouvoir monter plusieurs expéditions, notamment celle pour traverser l’inlandsis groenlandais. Sa maison est devenue un très joli petit musée où sont reconstituées ces expéditions. On peut y voir un de ses films « Palos brudefærd » (les noces de Palo) : Ramussen prend le prétexte de raconter la rivalité amoureuse de deux jeunes chasseurs inuits pour montrer la vie en 1932.









Dernière balade dans Ilulissat, nous tombons sur un mariage dans l'église. Les kayakistes font une allée d'honneur aux mariés.






En fin de journée, nous nous rendons à la salle municipale (spectacle et sport) pour un spectacle un peu surprise. Nous nous retrouvons dans le noir, avec une ambiance étonnante. Le public est de chaque côté des artistes qui sont tour à tour danseurs, chanteurs, musiciens. Sur deux des côtés, sont projetées des photos retravaillées évoquant la nature du Groenland. Tout le spectacle tourne autour du poids des traditions ancestrales (inuits mais aussi africaines) à la fois dans la nature mais aussi confrontées au monde moderne. Etonnant... En creusant plus la question, nous découvrons qu'il s'agit de la restitution d'une fin de résidence de jeunes artistes groenlandais mais aussi africains, danois, allemands...
http://diskoartsfestival.org






1 commentaire:

  1. Bonjour Anne,
    Voilà de jolis modèles de tricot jacquart pour notre amie Susanne!
    Merci encore pour ces beaux reportages et on ne se lasse pas d'admirer les baleines, elles pourraient bien partager un peu de leur souffle on en manque parfois dans nos phrases musicales......
    Ici aussi il fait beau et les moustiques font rage cette année, ils causent moins d'effets mais la nuit les bras moulinent.....
    A bientôt pour découvrir la suite

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