samedi 19 août 2023

Tasiilaq, une petite ville groenlandaise

En cours de rédaction...

Survol de l’Oscar Kong Fjord pour rejoindre Tasiilaq. Le brouillard est impressionnant et nous attendons quelques heures que l'hélicoptère puisse rejoindre Kulusuk.





Cette petite ville de la côte Est du Groenland est situé sur l’île d’Ammasalik. Environ 2000 habitants y vivent et comme c’est la plus grande communauté sur cette côte, on y trouve beaucoup d’infrastructure.
La ville est tout en dénivelé. On y trouve donc plein de points de vue qui sont des lieux de rendez vous pour papoter.

traineau recyclé en banc

Il faut imaginer que le fjord est gelé (banquise) environ 8 mois de l'année (même s'il gèle de plus en plus tard et fond de plus en plus tôt)

Petit tour de la ville :




La mairie

au dessus de la place principale

La nouvelle église



Umiaq - ex-voto

Le port

La salle polyvalente

L'école primaire et collège  (le seul de toute la côte Est)

L'hôpital





Le remonte-pente

depuis peu, le stade a été recouvert d'un gazon synthétique!

Le générateur qui fournit l'électricité
à gauche, on aperçoit la maison commune, où chaque habitant peut venir prendre sa  douche, laver son linge car très peu de maisons ont l'eau courante car l'eau gèlerait en hiver.

l'école de la 2ème chance fait une expérience de jardin sous serre...


j'aime bien le logo des supermarchés groenlandais!

La casse! Tout se recycle (ou presque!)

car il y a quand même une décharge (juste au dessus du camping!)



Le transport du caca
(chaque habitant fait appel à cet engin dès que son seau est plein!)




 

Je suis logée dans ma tente au camping, entre l’héliport et le fjord : 2 tentes tepee équipées d’un réchaud nous servent pour la cuisine. Au bout du chemin : une grosse cuve d’eau, 3 toilettes sèches et 3 cabines en bois pour faire sa toilette.







Mes plus proches voisins sont des chiens. (On va en trouver à chaque sortie de la ville)
Et voilà que l’un deux s’est détaché et me regarde en montrant les dents alors que je range ma nourriture… Aie, ce sont des vrais loups quasi sauvages qui sont là pour tirer les traineaux l’hiver et donc inactif l’été (et très peu nourri). Leur réaction peut être inattendue… Que faire ? J’appelle la maison rouge « Utiili aapalartoq » (qui gère  le camping) mais ils ne peuvent rien faire. J’essaye donc d’expliquer à ce chien qui est le patron et de fait, il part en courant mais revient sans cesse. Je fixe manourriture en hauteur sur un mat. Le lendemain, le propriétaire vient les nourrir et nous tentons à plusieurs d’attraper le chien mais impossible. Normalement les chiens doivent vraiment être attachés donc, il va appeler le contrôle animal et le chien a été euthanasié.



Sinon, le premier soir, j’ai aussi eu cet animal comme voisin. Le chasseur qui l’a tué a pris tout ce qu’il voulait, c’est maintenant au tour de tous les habitants de venir se servir. Deux jeunes ados ont du mal à le tirer sur la berge. Je les aide puis ce sera carrément un véhicule 4x4 qui va le tirer. J’ai donc droit à ma ration de globicéphale pour le repas du soir.








Mardi, matinée à l’atelier d’artisanat avec les sculpteurs de tupilak : Je montre des photos de mes figurines et la porte de l’atelier s’ouvre : je les regarde travailler et ils me donnent plein de conseils sur les fraises utilisées, comment polir...


Carl B Michaelsen



Puis visite de l’atelier de couture des femmes. Elles préparent des vêtement traditionnels (costume national) et des objets en peau de phoques… Malheureusement un paquebot est passé récemment, et il ne reste plus grand-chose.


 

Musée : site ici

Je vais ensuite visiter le musée qui est dans l’ancienne église et qui possède de très belles collections : Vêtements, Ulus, Tupilaks, figurines, Masques, Kayak et umiaq. Mais aussi de belles photos prises entre 1930 et maintenant.
Un ancien instituteur, originaire de Kulusuk revenu récemment sur  la côte Est visite le musée avec émotion et nous fait partager ces souvenirs et plein d’informations. (il y a aussi une allemande qui lui pose plein de questions) 
Cette visite est vraiment très riche aussi bien en informations qu’en émotions.


Belle sculpture devant le musée


Intérieur d'une maison traditionnelle de tourbe



 

Maquette de "qajaq"

Masques de Chamans


tupilaks

tupilaks

exemple d'une des photos de la nombreuse collection

Knut Rassmussen filmant "noces de Palo"- 1932

Les noces de Palo - K. Rassmussen

Les noces de Palo

La maison rouge a aussi une magnifique collection de Kamik et de vêtement inuits.


Mercredi, encore une belle halte à l’atelier de Tupilak : les artisans semblent très contents de me revoir : L’un d’eux m’offre une petite bonne femme. J’achète quelques petites sculptures (tarif spécial pour moi !)


Tupilaq

petite  sculpture offerte par Carl



C’est un peu couvert sur le fjord. Je pars faire une petite randonnée dans la vallée des fleurs. (Pas question d’aller bien loin, à cause des ours)

C’est vrai que l’on y trouve quelques fleurs sauvages, mais le chemin passe par le cimetière et là, il y a plein de fleurs !




Puis c’est une succession de lacs avec des petites cascades entre chaque. Tasiilaq porte bien son nom car ça veut dire « la région des lacs ».

Quelques traquets motteux et bruants des neiges s’amusent dans les cailloux.













En redescendant, j'aperçois des enfants qui pataugent joyeusement dans le torrent (dont l’eau doit avoisiner les 3 degrés !) Leur maitresse Ana m’explique qu’ils cherchent de quoi remplir leur aquarium d’eau douce pour un projet « Tasiilaq l’été » Ils y mettent pourtant du cœur avec leurs épuisettes, mais pour l’instant, ils n’ont qu’un seul minuscule poisson. Avant de lancer l’activité, la maîtresse a pris soin de leur demander de ramasser toutes les poubelles qu’ils trouvent et nettoyer toute la zone pour les sensibiliser à la préservation de l’environnement mais la tâche sera dure car il y en a partout ! (Et les adultes ne font pas vraiment attention à ne pas jeter les ordures dans la nature)

Je rentre en papotant avec Ana, ce qui l’occasion de bien des découvertes :

« quoi, tu es camping ? et moi qui revient des cocotiers, et il me faut un bel hôtel avec tout le confort… c’est le monde à l’envers ! dit-elle à un moment donné.
Sur le chemin du retour, elle se rend compte qu’une chienne est détachée,  et comme elle a des petits, elle surveille et prévient chaque enfant retardataire que la chienne peut être dangereuse.
Au fil de la conversation, quand elle apprend que j’enseigne le chant choral, elle m’invite dans sa classe le lendemain. Le lendemain, j’apprends donc aux enfants frère Jacques…
Très bel échange que ces moments là !



 


Jeudi,  Je retourne à l’atelier de couture, espérant que les femmes aient pu récupérer ce qui leur manquait pour me faire des gants en peau de phoque. Yes, c’est bon, je vais avoir mes moufles !

Puis visite dans la classe d’Ana pour faire chanter les enfants. 

Passage obligé au Pilersuisok, le supermarché groenlandais puis petite randonnée au fond du Kong Oscar Fjord, jusqu’à un petit lac de barrage. Plein de myrtilles très bonnes et de baies « Camarine noire » plus fades à mon goût.
Des groenlandais sont en train de pêcher le long du fjord, d’autres en petits bateaux, d’autres font de la pêche à pied. Partout des chiens attendent l’hiver pour se dégourdir les pattes.











Soirée à préparer le sac car demain, ce sera le départ en petit bateau rapide vers Kulusuk pour rejoindre le voilier.


dire que cette petite boule de poil va devenir un costaud chien de traineau!

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